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partaient du centre de l’arc et rayonnaient dans une direction verticale ; ils s’épanouissaient un peu vers le haut, et s’élevaient de plusieurs degrés au-dessus du segment, mais sans parvenir jusqu’au zénith. Il y avait encore d’autres jets lumineux, d’un blanc pâle, peu distincts, qu’on voyait confusément rayonner vers le limbe. À huit heures quarante-cinq minutes, l’aurore était très-brillante et se trouvait dans la direction du méridien magnétique ; le segment avait alors à très-peu près 24 à 25° de hauteur : il atteignait et enveloppait les étoiles de la Grande-Ourse, situées près du point culminant de sa bordure ; l’étoile de la même constellation était presque en dehors, tandis que la plus basse des sept étoiles, plongeait assez avant.

« Le météore n’est point resté stationnaire dans cette position ; d’abord, il s’est avancé lentement et tout d’une pièce, du nord-ouest au nord, et jusqu’à 5° au nord-est, en parcourant un arc horizontal d’environ 30° et en traversant, par son extrémité supérieure, toutes les étoiles de la Grande-Ourse ; puis, à huit heures cinquante-six minutes, revenant en arrière et présentant une couleur pâle d’un pourpre orangé, le segment s’est transformé en une espèce de fuseau allongé, dont la partie inférieure touchait à l’horizon, tandis que le segment atteignait les étoiles de la queue de la Petite-Ourse. Cette colonne verticale, haute de 47°, a continué de cheminer vers le nord-ouest, en répandant une lueur d’un rouge sombre, qui s’affaiblissait graduellement. À neuf heures, à peine était-elle encore visible, et à neuf heures cinq minutes, on n’apercevait plus dans l’atmosphère qu’une lueur confuse