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vue dans notre continent. M. Matteucci l’a observée à Forli

(États-Romains) ; voici ce que rapporte ce physicien :

« Il était neuf heures du soir, lorsqu’une lumière légèrement rougeâtre se montra dans la région du nord. Elle embrassait une étendue de 70 à 80°, et s’élevait de 25 à 30°; sa forme était circulaire, dans ses parties les moins hautes ; sa distance à l’horizon pouvait être de 7 à 8°. Vingt-trois minutes après sa première apparition, la lumière prit une teinte pourpre vive. Une ligne centrale plus foncée qu’on y remarquait, marcha vers l’ouest. Le phénomène disparut par un affaiblissement graduel. »

Cette aurore a été vue simultanément, d’après M. Bonafous, à Turin et à Chambéry, à neuf heures et demie du soir, dans la direction de l’est à l’ouest.

M. Wartmann, de Genève, a fait la description suivante du phénomène tel qu’il l’a observé :

« À huit heures trente-une minutes du soir, instant où commença le phénomène, le ciel était toujours serein, l’air parfaitement calme, et la lune, dans le septième jour de sa phase, luisait vers le sud. Deux nuages rougeâtres se montrèrent d’abord au nord-ouest, à environ 25 à 30° d’élévation au-dessus de l’horizon ; ils se rapprochèrent peu à peu jusqu’au contact, et en quelques minutes, touchant le sol, ils offrirent l’image d’un vaste incendie lointain ; bientôt après, ils prirent la forme d’un segment dont la corde s’appuyait sur l’horizon, et avait au moins 50° d’étendue ; ce segment, remarquable par une teinte rouge obscur fortement prononcée, surtout vers le milieu, semblait formé de molécules ondulantes. Trois stries ou faisceaux lumineux très-distincts, de couleur blanche,