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pendant le maximum d’intensité du phénomène, des rayons rouges s’élevaient jusqu’au zénith. On voyait à l’horizon un espace rayonnant assez vif. Il ne se forma point d’arc.

M. Masson, de Caen, MM. Gachot, lieutenant de vaisseau, et Vérusmor, de Cherbourg, M. Charié, ingénieur des ponts et chaussées, de Corbigny (Nièvre), etc. , virent aussi l’aurore boréale le 18 novembre, entre huit heures et neuf heures du soir. Les rayons rougeâtres du phénomène ont occasionné de nombreuses méprises : presque partout les populations se sont mises en marche pour aller éteindre de prétendus incendies, dont, suivant elles, la lumière se reflétait dans l’air.

L’aurore a été vue à Cahors. C’est le point le plus méridional dont les observations me soient parvenues.

Dans la nuit du 17 au 18 novembre, l’aurore présenta à Londres, par un effet particulier de l’atmosphère, l’aspect d’un vaste incendie, au point que pendant toute la nuit douze pompes à incendie furent en mouvement presque continuel pour porter du secours à l’endroit d’où paraissait sortir cette flamme. On l’aperçut pour la première fois à onze heures du soir, et, après avoir brillé pendant quelque temps d’un vif éclat, elle disparut. À trois heures du matin, on aperçut de nouveau, à peu près dans la direction du nord, un jet de lumière très-brillant qui s’élevait à 30° au-dessus de l’horizon. Au bout de quelque temps, la lumière devint plus faible, et sa direction venait du nord-ouest au nord-nord-ouest, ce qui fit supposer que ce n’était pas un incendie. L’aurore boréale brilla encore toute la nuit, jusqu’à six heures du