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fût couvert, je n’hésitai pas, dès la matinée du 17, à conclure de ces affolements qu’une aurore boréale se montrerait. Le 18, les oscillations inusitées étaient devenues si fortes, qu’on se crut autorisé, malgré un ciel entièrement couvert, à chercher dans le nord des traces d’aurores. Des lueurs vives, changeantes, y furent aperçues, en effet : elles perçaient un rideau de nuages épais et continu.

Depuis que ces remarques diverses ont été consignées dans les registres de l’Observatoire, les journaux anglais ont annoncé que des aurores boréales se sont montrées dans plusieurs villes durant la nuit du 17 au 18 novembre, et pendant la nuit suivante. Ainsi, voilà un nouvel exemple, ajouté à tant d’autres, d’un dérangement de l’aiguille aimantée, évidemment engendré par ces lumières mystérieuses dont le foyer paraît être le pôle magnétique. Au surplus, en terminant une communication sur ce sujet faite à l’Académie des sciences, j’ai cité les perturbations du 17 et du 18 novembre, seulement parce qu’elles se sont présentées pendant des vérifications d’instruments dont l’Académie m’avait chargé, car je prétends avoir établi démonstrativement depuis plusieurs années, à l’aide d’un grand nombre d’observations, que les aurores boréales agissent sur les aiguilles aimantées de Paris, alors même qu’elles n’atteignent pas l’horizon de cette ville.

L’aurore boréale dont j’avais soupçonné l’existence dès la matinée du 18, et cela d’après les mouvements irréguliers de l’aiguille aimantée, a été observée à Nîmes, par M. Valz, entre huit et dix heures du soir. À neuf heures,