Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui visitait cette église le 1er mai 1700, vit se former vers la moitié de la hauteur de la montagne, des nuages très-épais et très-noirs, qui furent bientôt le foyer d’un grand orage. Le ciel continua à rester très-serein au sommet ; le soleil y brillait du plus vif éclat. Chacun pouvait donc se croire en parfaite sûreté dans l’église, et cependant la foudre partie du nuage inférieur y alla tuer sept personnes à côté du docteur Werloschnigg.

CHAPITRE IX.
quelle est la durée d’un éclair de la première ou de la seconde classe ?

Cette question a plus d’importance qu’on ne l’imaginerait au premier coup d’œil. Sa solution, toute récente, repose sur des considérations assez délicates. Elles sont, du reste, empruntées en partie à un jeu d’enfant, je veux dire à cette expérience que chacun a faite ou a vu faire, et qui consiste à produire un ruban continu de lumière, par le mouvement rapide d’un petit charbon enflammé.

Supposons que le charbon décrive une circonférence de cercle et qu’il emploie, à faire le tour entier, un dixième de seconde seulement. Alors, l’expérience l’a montré, on voit une circonférence de lumière, dans laquelle l’œil le plus attentif ne découvre aucune lacune, aucune solution de continuité. On dirait que le charbon occupe simultanément tous les points de la courbe, et ces points, cependant, il les atteint dans sa marche l’un après-l’autre, et il s’écoule un dixième de seconde entre le