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LE TONNERRE.

de là de la place Cadet. Au moment où je posais le pied sur le trottoir, je vis s’avancer un peu obliquement un nouveau globe de feu, semblable au premier, mais qui avait de plus, à la partie supérieure, une espèce de flamme rouge, qu’on peut comparer à la mèche d’une bombe, quoique un peu plus grosse. Ce globe, qui n’avait pas été précédé d’un éclair, au moins pour moi, descendit avec une effrayante rapidité, éclata dans la rue avec un bruit tel, que je n’ai jamais rien entendu de semblable, me donna une violente secousse sur le côté droit, et si violente, que je fus jeté contre la muraille. Le coup ne me parut sans doute si bruyant que parce que je me trouvais en position de le parfaitement entendre ; mais ce qui m’a surtout paru remarquable, c’est la forme sphérique du tonnerre. Mes souvenirs, à cet égard, sont des plus précis. Quant à l’accident en lui-même, il n’eut pas de suite bien fâcheuse : j’en fus quitte pour être une quinzaine de jours sans pouvoir digérer. J’ajouterai, en terminant, que ce coup de tonnerre termina l’orage, et que, le lendemain , les journaux annoncèrent que la foudre était tombée dans les environs, rue Lamartine, je crois. »

CHAPITRE VIII.
les éclairs s’échappent quelquefois des nuages par leur surface supérieure, et se propagent dans l’atmosphère de bas en haut.

Il y a dans la Styrie une montagne fort élevée, qu’on appelle le Mont Sainte-Ursule, au sommet de laquelle une église a été bâtie. Jean-Baptiste Werloschnigg, médecin,