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Le 11 février, mon illustre ami Alexandre de Humboldt a vu, à Berlin, de faibles traces d’une aurore boréale.

Le 11 février, l’aiguille horizontale a été très-notablement troublée à Paris. À midi vingt-cinq minutes, elle se trouvait à l’occident de sa position ordinaire de plus de 7’. À onze heures quarante-cinq minutes du soir, le changement en sens contraire s’élevait à près de 2’ 1/2. On ne saurait dire quelle a été la valeur maximum de la perturbation, notre registre ne fournissant aucune observation dans l’intervalle de cinq heures trois quarts à onze heures trois quarts. L’amplitude totale de la variation diurne observée s’éleva à 14’ 58".

Le 21 mars, l’aiguille des variations diurnes de déclinaison est fort agitée à Paris dans la soirée. La variation totale s’élève à 18’ 33". Cependant on ne voit rien dans le nord qui puisse faire soupçonner l’existence d’une aurore boréale, et je n’ai pas trouvé ce phénomène indiqué à cette date dans les journaux scientifiques. L’aiguille d’inclinaison a aussi présenté une variation de 2’.2.

Le lundi 23 mars, vers deux heures un quart du matin, M. Thomas Maclear de Biggleswade, en Angleterre, aperçut un arc lumineux qui s’élevait de la partie orientale de l’horizon, en se dirigeant vers la grande Ourse. Dans l’espace de deux minutes, cet arc se partagea en trois branches, ensuite en quatre ; plus tard, on en compta jusqu’à cinq, mais ce nombre se réduisit bientôt à deux. Ces diverses branches étaient toujours réunies près de l’horizon, ce qui, comme on sait, n’est pas le caractère ordinaire des arcs multiples de l’aurore boréale ; mais ce qui ne peut laisser aucun doute sur la nature du phéno-