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LE TONNERRE.

du no 4 se précipitèrent tout effrayés dans la cour, mais sans blessures.

Paris retentit du bruit affreux de ce terrible coup de tonnerre ; mais peut-être suis-je la seule personne qui ait vu, par hasard, le phénomène qui se produisit ; et je ne donnerais pas pour beaucoup de n’avoir pas été témoin d’un aussi admirable et merveilleux spectacle ! »

§ 8.

À la station de Beuzeville, sur le chemin de fer de Paris au Havre, pendant un orage qui eut lieu le 17 mai 1852, à cinq heures du soir, on a observé des faits très-curieux d’un éclair en boule que je dois expliquer ici d’après une lettre de M. de Lalande, écrite sur le récit de M. Maillot, chef de la station :

« Après avoir laissé ma femme en mon lieu et place au poste du télégraphe, j’étais allé de l’autre côté de la voie montante, auprès du hangar des marchandises, pour hâter le chargement d’un wagon de plâtre qui devait être annexé, à six heures dix-huit minutes, au train mixte montant; je vis s’avancer dans l’air, en face de nous, dans la direction sud-est, un globe lumineux, lequel ressemblait à ces bombes d’artifice dont on se sert dans les combats simulés. J’appelai à haute voix un des facteurs de ma gare pour le faire jouir de ce spectacle. Grâce à mon avis instantané, cet homme a vu, aussi bien que moi, cette bombe lumineuse, que nous nous attendions à voir passer sur nos têtes, s’arrêter et disparaître subitement au moment où elle se trouvait au-dessus des fils du télégraphe, à vingt mètres de nous environ. La foudre