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formèrent pendant quelques minutes un arc continu, peu élevé au-dessus de l’horizon, et dont le point culminant, autant qu’on en peut juger, était à une vingtaine de degrés du méridien terrestre, c’est-à-dire très-près du méridien magnétique.

Le même phénomène a été aperçu au Havre ; à Ostende, en Belgique ; à Arau et à Zurich, en Suisse ; à Gosport et à Kendal, en Angleterre ; en Danemark et en Suède. Le professeur Cleaveland l’a observée à Brunswich, aux ÉtatsUnis. L’observateur d’Ostende dit que l’aurore commença à se montrer à onze heures, qu’elle durait encore à minuit, et que sa lumière atteignit le zénith. M. Forster annonce qu’en Angleterre, la pleine lune ne lui a jamais montré les objets éloignés aussi distinctement que l’aurore boréale du 25 septembre.

M. le professeur Cleaveland rapporte que l’arc de l’aurore était fort brillant, qu’il était situé au sud, et que sa plus grande hauteur au-dessus de l’horizon sud n’était que d’environ 35°. Des colonnes lumineuses s’élevaient de divers points de l’arc vers le zénith. Pendant ce temps, il n’y avait absolument aucune lumière, ni au nord, ni au nord-est. Seulement, à 45° de hauteur, on apercevait quelques colonnes d’une lumière très-faible.

M. Valenciennes a vu cette aurore entre Arras et Doulens ; il a particulièrement porté son attention sur une nappe lumineuse dont la teinte purpurine était très-brillante, et qui se trouvait au-dessus d’un segment vif et blanchâtre placé à l’horizon même, vers le nord-ouest ; il a remarqué aussi plusieurs rayons verticaux d’un jaune doré.