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Paris la marche de l’aiguille horizontale et celle de l’aiguille d’inclinaison.

Dans la journée du mercredi 29, l’auteur de la relation dont je viens de donner l’analyse, remarqua un grand arc de vapeur qui s’étendait du sud-ouest au nord-est. Il dit que, pendant plusieurs jours, les nuages se disposèrent, presque constamment, en grandes traînées qui joignaient des points opposés de l’horizon. Suivant lui, cette brillante aurore boréale ne fut accompagnée d’aucun bruit. Il est même persuadé que jamais ce bruit n’existe. Mais voici maintenant ce qu’on trouve, à ce sujet, dans le n° 1, volume xiv, avril 1828, de l’American Journal of Science :

À Rochester, pendant les aurores d’août 1827, on a entendu, dit-on, distinctement des détonations (reports) semblables à celles qui résultent de la décharge d’une batterie électrique. L’observateur du comté de Saint-Laurent assure aussi avoir entendu des détonations du même genre, surtout pendant que les colonnes lumineuses étaient le plus agitées. Les physiciens de New-Haven et du collége de Yale parlent également du bruit que faisait l’aurore.

Au milieu de ces relations contradictoires, on ne sait quelle opinion adopter. Je sens bien que le fait positif d’avoir entendu semble devoir annuler les faits négatifs ; mais comment expliquer que MM. les capitaines Parry et Francklin, hivernant pour ainsi dire dans le foyer même des aurores, n’aient jamais rien entendu ?

Le samedi, 8 septembre, mon confrère de l’Académie, M. Héron de Villefosse, a vu une aurore boréale à Saint-Cloud, à huit heures et demie du soir, dans la