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rent complétement stationnaires. Le phénomène durait encore quand le soleil se leva.

On vient de voir que cette même boréale fut observée à Perth en Écosse, et qu’elle dérangea notablement l’aiguille aimantée de Paris.

Le 28 août, à neuf heures et demie du soir, il y avait au nord deux arcs concentriques, distants l’un de l’autre de quelques degrés. L’étoile polaire était dans le plan vertical de leurs points culminants. L’arc supérieur s’éleva graduellement au-dessus de l’horizon de New-York, atteignit le zénith, où il parut stationnaire quelque temps, le dépassa ensuite vers onze heures, se brisa et disparut. Des colonnes de lumière verticale, douées d’un mouvement de translation assez rapide qui les transportait de l’est à l’ouest, se montrèrent plusieurs fois sous ce grand arc.

L’intérieur de l’arc le moins élevé était, comme la veille, le siége d’une épaisse vapeur. À onze heures, un gros nuage noir, poussé par un vent du nord-ouest, passa sur le contour lumineux. L’observateur prétend que le nuage et l’arc s’influençaient réciproquement, qu’ils semblaient très-agités dans celles de leurs parties qui s’étaient rapprochées. À onze heures, un nombre considérable de colonnes de lumière semblaient jaillir de divers points de l’arc. Tout l’hémisphère enfin, jusqu’à l’étoile polaire, se couvrait, de temps à autre, d’une lumière très-vive semblable à celle que répandent les éclairs désignés par les météorologistes sous le nom d’éclairs de chaleur.

Nous avons constaté tout à l’heure que cette aurore a été vue en Angleterre, et qu’elle troubla sensiblement à