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quelque part, dans le nord, de brillantes aurores boréales :

Le 16 janvier 1826 ; les 10 et 13 février ; dans la journée du 9 mars ; le matin et le soir du 23 ; le 29 mars ; les 9 et 13 avril ; dans la nuit du 17 au 18 du même mois ; le 24, etc., etc.

Si, pour juger de l’exactitude de ces annonces, mes critiques n’ont pas la patience d’attendre le retour des navigateurs du Nord, je les engagerai à consulter, dès ce moment, les pêcheurs de baleines ou les savants qui observent dans le nord de l’Écosse. Ils rendront ainsi à la science un service plus réel qu’en écrivant de fort lourdes plaisanteries sur la délicatesse éthérée de l’aiguille dont je me sers. »

En décembre 1827, grâce à la complaisance de Dalton, je pus annoncer qu’une aurore boréale, comme je l’avais soupçonné, s’était montrée dans le nord de l’Angleterre, le 29 mars 1826. La lettre de cet illustre chimiste est trop intéressante pour que je puisse me dispenser de l’insérer ici en entier :

« Mon cher ami,

Je sais que vous prenez intérêt à tout ce qui regarde la météorologie ; je vous envoie en conséquence le résultat d’une recherche que j’ai faite dernièrement sur la hauteur des aurores boréales.

On a vu une aurore boréale très-remarquable dans le nord de l’Angleterre et de l’Écosse, le 29 mars 1826, entre huit et dix heures du soir. Elle avait la forme de l’arc-en-ciel et embrassait dans le firmament l’espace compris entre l’orient et l’occident magnétiques. Cet arc resta presque