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LE TONNERRE.

la hauteur de la maison ; les étages inférieurs ne furent pas visités par la foudre, et les mouvements du globe lumineux furent toujours lents et non saccadés. Son éclat n’était point éblouissant et il ne répandait aucune chaleur sensible. Ce globe ne paraît pas avoir eu la tendance à suivre les corps conducteurs et à céder aux courants d’air. »

§ 7.

Madame Espert m’a adressé, en juillet 852, la lettre suivante :

« Un feuilleton de la Presse, écrit dernièrement par M. Meunier, sur les effets du tonnerre en boule, m’engage à vous transmettre la relation d’un phénomène météorologique de ce genre dont j’ai été témoin.

Je demeure cité Odiot, no 1, au second étage, d’où j’ai la vue sur les terrains Beaujon.

C’était su mois de juin 1849, le 16, je crois, un vendredi, à six heures trente minutes du soir, le jour même où le choléra sévissait le plus fortement à Paris.

La température était suffocante, le ciel paraissait calme dans ce moment, mais on voyait des éclairs de chaleur de tous côtés.

Passant devant ma fenêtre, qui est très-basse, je fus étonnée de voir comme un gros ballon rouge, absolument semblable à la lune lorsqu’elle est colorée et grossie par des vapeurs. Ce ballon descendait lentement et perpendiculairement du ciel sur un arbre des terrains Beaujon. Ma première idée fut que c’était une ascension de M. Grimm ; mais la couleur du ballon et l’heure me firent