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entière ; on ne voyait à travers que les étoiles de première et de seconde grandeur ; il se brisa en plusieurs parties avant de s’évanouir. Dès que l’arc eut disparu, les jets ascendants, qui avaient cessé à l’instant de sa formation, recommencèrent à se montrer avec un vif éclat. À une heure après minuit, il n’y avait plus aucune trace du phénomène.

À Paris, ce même jour, de midi à une heure et demie, l’aiguille horizontale sortit subitement et à plusieurs reprises de sa position habituelle, de près de 5’. Ces mouvements irréguliers me firent supposer que, le soir, il y aurait une aurore boréale ; mais on n’en vit aucune trace, quoique le ciel fût parfaitement serein. À six et huit heures, l’aiguille n’oscillait point ; elle n’était pas non plus sortie de ses limites ordinaires ; mais à onze heures et demie (c’était, comme on l’a vu plus haut, l’instant où l’aurore avait acquis à Leith son maximum d’éclat), la déclinaison avait brusquement diminué de plus de 8’, et l’aiguille oscillait dans de grands arcs. L’amplitude de toute la variation diurne s’éleva à 17’ 35".

La marche de la même aiguille des variations diurnes, avec laquelle ont été faites les observations précédentes, montre qu’il a dû y avoir de fortes aurores boréales, les 30 et 31 mars et le 1er avril. Les nuages n’ont probablement pas permis à MM. Foggo et Coldstream de les observer. Quoique le ciel ait été assez clair durant ces journées au port Bowen, le journal du capitaine Parry ne fait cependant mention d’aucune aurore boréale.

J’ajoute qu’aucune aurore boréale n’est signalée par le capitaine Parry, durant le mois d’avril !