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M. Baudrimont, qui paraissait n’avoir pas songé à cette circonstance importante, tirait de son observation, telle qu’il l’avait donnée, une conséquence évidemment illégitime. Il disait de la lumière de l’aurore qu’elle était polarisée ; et, cependant, répétons-le encore, ce qu’il avait analysé avec le polariscope, qu’on me passe l’expression, n’était pas un corps simple, n’était pas la seule lumière de l’aurore, mais bien un mélange de cette lumière et d’une lumière atmosphérique qui étant, elle, polarisée, pouvait être l’unique cause des phénomènes observés. Si M. Baudrimont venait un jour nous dire que dans un ciel à peu près serein, la lumière des nuages isolés est polarisée, je lui demanderais de même, avec toute raison, comment il est parvenu à séparer cette lumière de celle des couches atmosphériques comprises entre le nuage et l’œil.

M. Baudrimont croit à une polarisation dans deux plans rectangulaires, lorsque pendant le mouvement de la rotation du polariscope, il lui est arrivé de voir, l’une après l’autre, deux séries de bandes qui, si elles existaient simultanément, se couperaient rectangulairement. Il faut donc que je dise à M. Baudrimont que les rayons polarisés dans un seul plan, donnent précisément ce même phénomène. C’est là un des principes élémentaires de l’optique à l’égard desquels il n’est permis à personne de dire : Peu m’importe.

CHAPITRE XV.
de l’utilité des catalogues d’aurores boréales.

Mairan a prouvé que les aurores boréales ne sont pas toujours également fréquentes, et qu’on est quelquefois de