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tion exacte du sens et l’intensité apparente de la polarisation dans divers azimuts, aurait pu trancher la difficulté ; mais le temps manqua. Au surplus, les observations seront toujours plus décisives si elles n’ont pas été faites par le clair de lune. Il est présumable que les physiciens des expéditions scientifiques exécutées dans le Nord nous apporteront, sur ce point, quelque chose de décisif, puisque cette recherche leur fut spécialement recommandée par l’ Académie au moment de leur départ.

J’ai fait remarquer, dans la lettre de M. Baudrimont, communiquée à l’Académie des Sciences, plusieurs passages qui ne sauraient se concilier avec les lois de la polarisation de la lumière, et, par exemple, une prétendue polarisation dans trois plans. Je supposais, au surplus, qu’il n’y avait, en réalité, dans les passages signalés, qu’une confusion apparente, qu’un simple manque de clarté.

M. Baudrimont a réclamé au sujet de mes remarques. M. Baudrimont trouve qu’elles « tendaient à faire croire qu’il a mal observé. » « J’ai dit, bien positivement, ajoute M. Baudrimont, que la lumière était polarisée dans trois plans qui allaient s’entre-couper en un même point …. Peu m’importe que cela ne soit pas en harmonie avec les lois connues de la polarisation, etc., etc. »

Pouvais-je, moi qui aussi avais observé attentivement ce phénomène, me dispenser de faire remarquer que la lumière analysée était un composé de lumière de l’aurore et de la lumière, partiellement polarisée, qu’envoyaient en même temps à l’œil les régions de l’atmosphère éclairées par la lune et interposées entre l’aurore et l’observateur.