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lumière de la lune. Il reste à rechercher si la lumière crépusculaire n’en était pas la cause.

Je dois faire remarquer que les observations faites dans le Nord ont souvent montré que les nuages prenaient la forme et la position des aurores boréales.

CHAPITRE XIV.
incertitude de la polarisation de la lumière
des aurores boréales.

En dirigeant sur la lumière des aurores boréales le polariscope à lunules que j’ai décrit en 1815, j’ai vu des traces de polarisation. Mais cette simple observation ne m’autorisait pas à dire que le mystérieux phénomène se manifestait à nos yeux par de la lumière réfléchie. C’est cette conclusion qu’un physicien, M. Baudrimont, crut pouvoir tirer de l’observation de la lumière d’une aurore boréale visible à Paris le 22 octobre 1839, à dix heures un quart du soir.

Pour que cette conclusion eût été légitime, il aurait fallu s’assurer que les rayons provenant de la lune, réfléchis et dès lors polarisés sur les molécules de l’atmosphère terrestre ; que ceux de ces rayons, disons-nous, qui se trouvaient inévitablement mêlés aux rayons de l’aurore dont on faisait l’analyse, n’étaient pas l’unique cause de la dissemblance des lunules observées dans mon polariscope ou des stries du polariscope Savart décrites par M. Baudrimont. Il aurait fallu aussi tenir compte des effets provenant des réflexions multiples que les rayons de l’aurore elle-même éprouvent dans l’atmosphère. Une détermina-