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elles ne durèrent pas aussi longtemps et ne furent pas aussi brillantes que le premier jour. »

CHAPITRE XIII.
sur une disposition des nuages qui reproduit celle qu’affectent
les rayons lumineux des aurores boréales.

Le dimanche 24 juin 1844, vers huit heures trente minutes du soir, le ciel étant entièrement couvert, on vit se dessiner à Paris, du côté du sud, sur une couche presque uniforme de nuages, un arc, en apparence circulaire, sombre, régulier et très-étendu qui, cependant, ne se continuait ni vers l’orient, ni vers l’occident, jusqu’à l’horizon. Cet arc devint de plus en plus noir et de plus en plus défini. Un arc blanchâtre se forma bientôt le long de la bordure intérieure de l’arc sombre, mais non dans toute son étendue.

Au-dessus et au-dessous de ce phénomène, les nuages semblaient éprouver une agitation singulière.

Les deux arcs, noir et blanc, toujours contigus, s’élevèrent graduellement au-dessus de l’horizon. Vers neuf heures, ils atteignaient le zénith, après s’être notablement affaiblis. Ensuite, ils disparurent.

Le point culminant de l’arc parut être dans un plan vertical formant avec le méridien, vers l’est, un angle d’environ 20°. Dès que cette circulation eut donné au phénomène un caractère magnétique, M. Laugier observa de minute en minute la boussole des variations diurnes : elle n’éprouva aucune perturbation.

On aperçut, sur divers points de l’air, des traces de polarisation qui, évidemment, ne provenaient pas de la