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LE TONNERRE.

§ 6.

M. Babinet a communiqué à l’Académie des sciences, le 5 juillet 1852, la Note suivante :

« L’objet de cette note est de mettre sous les yeux de l’Académie un des cas de foudre globulaire que l’Académie m’avait chargé de constater il y a quelques années (le 2 juin 1843), et qui avait frappé non en arrivant, mais en se retirant, pour ainsi dire, une maison située rue Saint-Jacques, dans le voisinage du Val-de-Grâce. Voici, en peu de mots, le récit de l’ouvrier dans la chambre duquel le tonnerre en boule descendit pour remonter ensuite. Après un assez fort coup de tonnerre, mais non immédiatement après, cet ouvrier, dont la profession est celle de tailleur, étant assis à côté de sa table et finissant de prendre son repas, vit tout à coup le châssis garni de papier qui fermait la cheminée s’abattre comme renversé par un coup de vent assez modéré, et un globe de feu gros comme la tête d’un enfant sortir tout doucement de la cheminée et se promener lentement par la chambre, à peu de hauteur des briques du pavé. L’aspect du globe de feu était encore, suivant l’ouvrier tailleur, celui d’un jeune chat de grosseur moyenne pelotonné sur lui-même et se mouvant sans être porté sur ses pattes. Le globe de feu était plutôt brillant et lumineux qu’il ne semblait chaud et enflammé, et l’ouvrier n’eut aucune sensation de chaleur. Ce globe s’approcha de ses pieds comme un jeune chat qui veut jouer et se frotter aux jambes, suivant l’habitude de ces animaux; mais l’ouvrier écarta les pieds, et par plusieurs mouvements de précaution, mais