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voyageurs sous la forme d’un arc, il serait donc important de noter exactement les orientations des points d’intersection de cet arc avec l’horizon, et, à leur défaut, l’orientation du point le plus élevé. En Europe, ce point le plus élevé paraît toujours situé dans le méridien magnétique du lieu où se trouve l’observateur.

De nombreuses recherches, faites à Paris, ont prouvé, comme le démontrent tous les faits cités dans cette Notice, que toutes les aurores boréales, voire celles qui ne s’élèvent pas au-dessus de notre horizon et dont nous ne connaissons l’existence que par les relations des observateurs situés dans les régions polaires, altèrent fortement la déclinaison de l’aiguille aimantée, l’inclinaison et l’intensité. Qui oserait donc arguer du grand éloignement des aurores australes, pour affirmer qu’aucune d’elles ne peut porter du trouble dans le magnétisme de notre hémisphère ? En tous cas, l’attention que les voyageurs mettront à tenir une note exacte de ces phénomènes, pourra répandre quelques lumières sur la question.

Il faudrait que, dans les observatoires, on fît constamment des observations assez rapprochées pour qu’aucune perturbation ne pût passer inaperçue.

Si ma mémoire ne me trompe pas, parmi les météorologistes qui ont déjà recueilli bon nombre de descriptions d’aurores polaires observées dans l’hémisphère sud, personne, avant M. Lafond, n’avait vu ces lueurs atmosphériques au nord du zénith par la faible latitude de 45°. Sans ajouter pour le moment à cette remarque plus d’importance qu’il ne faut, je dirai qu’à l’époque des observations de M. Lafond, l’aiguille aimantée horizontale des varia-