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l’Écosse avaient exercée à Paris sur la position de l’aiguille aimantée. M. Hansteen m’a fait l’honneur de soumettre cette Note à un examen critique dont je vais reproduire les principaux traits.

L’habile physicien de Christiania dit d’abord que ma remarque sur l’action qu’exercent les aurores boréales dans les lieux où elles ne se montrent pas, n’est pas entièrement neuve (is not entirely new) ; il pense cependant qu’elle a un grand intérêt (great interest), parce qu’elle montre que le météore, en cela fort différent de la pluie, du tonnerre, etc., etc., n’est pas le résultat d’une action qui s’exercerait seulement sur une petite étendue de l’atmosphère, mais bien l’effet d’un dérangement d’équilibre dans le système tout entier des forces magnétiques du globe.

Pour prouver que ma remarque n’est pas entièrement neuve, l’auteur cite alors des observations faites le 5 avril 1741 par Celsius à Upsal, et par Graham à Londres. Celsius aperçut, ce jour-là, une aurore boréale, pendant que son aiguille horizontale était dérangée ; Graham vit une perturbation pareille à Londres, mais il ne fait mention d’aucune aurore boréale[1].

  1. Quand j’annonçai en 1825 que les aurores boréales agissent sur l’aiguille aimantée, même dans les lieux où elles ne se montrent pas, je m’abstins de rien affirmer sur la nouveauté de cette observation, quoique je ne l’eusse point trouvée dans les nombreux Mémoires que j’avais consultés. En lisant les premières phrases de l’écrit de M. Hansteen, je dus m’applaudir de ma réserve. J’avoue même que je n’attachai d’abord aucune importance aux deux mots, entirely new, qu’on y trouve ; je les regardai comme une simple politesse : il est clair, en effet, qu’une assertion de la nature de celle que j’avais publiée ne peut pas être neuve à moitié ; aussi