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coup entre elles, quoique le pouvoir sédatif n’ait dû agir ni l’un ni l’autre de ces mois ? Comment, surtout, n’a-t-il point vu qu’un phénomène de tous les jours ne pouvait pas être attribué à une cause variable et accidentelle ? Je concevrais, à toute rigueur, qu’on eût comparé la variation diurne des quatorze jours de janvier durant lesquels l’aurore se montra, aux variations diurnes des dix-sept jours du même mois sans aurore ; mais attribuer à ce phénomène lumineux la différence des variations qu’on observe dans les mois de janvier et d’avril, c’est, à mes yeux, une telle méprise que je ne voudrais pas avoir à en répondre devant le public, même au prix de la plus belle découverte de mon critique. Quant à lui, comme il a parfaitement le sentiment de son propre mérite, il pourra se consoler en se rappelant qu’Homère sommeillait aussi quelquefois.

Du reste, je dois dire que je ne suis pas resté longtemps le seul observateur qui ait constaté l’influence des aurores boréales sur les aimants.

En 1824, dans son voyage à la baie d’Hudson, sur le Griper, le capitaine Lyon a remarqué que les aiguilles de ses boussoles marines étaient vivement agitées durant les aurores boréales, même lorsque leur force directrice avait presque entièrement disparu (Brief Narrative, p. 167).

Ma découverte sur les aurores boréales n’a pas été seulement contestée ; elle a subi le sort de toutes les découvertes : on a voulu m’en ôter une partie du mérite. C’est ce qui est arrivé à la suite de la Note que je publiai en 1825, dans les Annales de Physique, relativement à l’influence que diverses aurores boréales observées au nord de