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damnation. Qu’ai-je changé, en effet, à son raisonnement, si ce n’est de substituer les mots variations du thermomètre, variations des marées, variations du baromètre, variations de la distance du soleil, aux mots de variations diurnes de la déclinaison de l’aiguille aimantée ? Mes résultats ne mériteraient ni plus ni moins de croyance que celui qu’il a présenté comme une découverte dont Foster avait eu la maladresse de réunir tous les éléments sans la faire.

La circonstance sur laquelle mon critique a fondé sa prétendue découverte n’appartient exclusivement ni au port Bowen, ni à l’année 1825. On l’observe en tout lieu et en tout temps. Qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas d’aurore boréale, la variation diurne moyenne de l’aiguille aimantée est constamment plus petite dans les mois froids que dans les mois chauds. Les régions arctiques et les régions tempérées se ressemblent à cet égard parfaitement. Il n’est pas même nécessaire d’avoir recours aux moyennes mensuelles pour trouver ce résultat : dans nos climats, les observations journalières, considérées isolément, le font ressortir avec évidence. Les aurores boréales, phénomène accidentel, n’influent sur cette marche générale que pour la troubler quelquefois ; mais comme elles dévient l’aiguille tantôt d’un côté et tantôt de l’autre, il reste à peine dans les moyennes mensuelles quelques traces de leur action. Ce sont là les premiers éléments de la question : tous les traités de physique en font foi. Par quelle étrange circonstance mon savant critique les ignore-t-il ? Comment, en tout cas, n’a-t-il pas remarqué, dans son propre tableau, que les variations diurnes d’avril et de mai diffèrent beau-