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capitaine Foster, comme il a soin de le remarquer, ne s’était pas avisé, n’a aucun sens raisonnable. Voici comment j’essaierai de le prouver.

Je prendrai toutes les observations thermométriques faites au port Bowen. J’en déduirai les variations diurnes moyennes de la température pour les mois de janvier, février, mars et avril. Après les avoir rangés sur une colonne verticale, j’inscrirai en regard les nombres correspondants d’aurores boréales observées dans les mêmes mois. Alors je pourrai remarquer d’un coup d’œil qu’en janvier et février la variation diurne du thermomètre était très-petite, et qu’il y avait une aurore boréale de deux jours l’un ; qu’en mars et avril, au contraire, la température changeait beaucoup dans les vingt-quatre heures, et que l’aurore boréale avait à peu près cessé. Qui m’empêcherait, si mon critique a raisonné juste, de soutenir à mon tour que l’aurore boréale a un pouvoir sédatif sur le thermomètre ? Dans le cas où cette comparaison ne plairait pas au savant secrétaire de la Société d’Edinburgh, j’en trouverais aisément une autre : je dirais, par exemple, s’il le veut, qu’à Brest, en 1825, les marées de janvier et de février ont été plus petites que celles de mars et d’avril, à cause de l’action sédative que les aurores boréales des deux premiers mois ont exercée sur les eaux de l’Océan. Qui m’empêcherait de soutenir également qu’elles ont influé sur la hauteur du baromètre, et même, au besoin, sur la distance du soleil à la terre ? J’entends mon critique se récrier et déclarer que tout ceci est absurde. Quant à moi, j’en conviendrai volontiers, mais lui doit y prendre garde, car il prononcerait ainsi sa propre con-