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temps par le nombre de celles qu’on a aperçues, on n’a pas raisonné précisément comme celui qui soutiendrait qu’en plein jour il y a sur l’horizon moins d’étoiles que la nuit ; car, au port Bowen, la nuit dure vingt-quatre heures entières dans les mois de janvier et de février, tandis que le soleil se couche à peine dans les mois d’avril et de mai. Si je passe ensuite au prétendu pouvoir sédatif, n’y verrons-nous pas une action aussi réelle que celle dont on contestait l’existence ? Comment, en admettant ce pouvoir, n’a-t-on pas vu qu’on aurait, comme moi, à s’expliquer non-seulement avec M. Foster, qui nie positivement toute influence, mais encore avec la Société royale, puisque, suivant mon critique, elle a adopté l’opinion de l’habile navigateur ? Les observations qu’attaque le savant écossais prétendent qu’un jour d’aurore, l’aiguille aimantée, à certaines heures de la journée, marque des déclinaisons très-différentes de celles qu’on trouve aux mêmes heures les jours où ce phénomène ne se montre point. Ces déclinaisons anomales sont tantôt plus grandes et tantôt plus petites que les déclinaisons ordinaires. Suivant mon critique, si je comprends bien son pouvoir sédatif, l’aiguille s’arrêterait dans la position où l’aurore l’aurait surprise, et les variations diurnes, ces jours-là, seraient constamment inférieures aux variations ordinaires ; mais la perturbation, pour s’exercer toujours de cette manière, n’en existerait pas moins. C’était bien la peine, quand on devait arriver à ce résultat, d’intituler le Mémoire qui devait me critiquer : De la Prétendue influence des aurores boréales.

Au reste, le calcul que fait mon critique, et dont le