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l’aiguille aimantée au port Bowen. Ce fait sera sans doute très-curieux ; mais qu’en pourra-t-on déduire contre les observations de Paris ? De ce qu’en aucune saison on n’entend le tonnerre près du pôle, faudrait-il en conclure qu’il ne gronde jamais en France ? Cette comparaison choquera mon critique, j’en suis sûr ; mais, en y réfléchissant bien, il verra que je la cite seulement parce qu’elle fait toucher au doigt le vice de son raisonnement, parce qu’elle montre qu’un fait météorologique peut n’être vrai que dans le lieu où il s’est présenté. Je l’entends toutefois m’accuser d’avoir oublié que MM. Parry et Foster « vivaient précisément au milieu des rayons des aurores boréales » (lived among the very beams of the northern lights). Or, comment admettre qu’une aurore agisse de loin quand elle ne produit aucun effet de près ? Je réponds qu’on ignore comment cette action s’exerce ; qu’il n’est pas impossible que la valeur de l’inclinaison y joue un grand rôle, et que, là où la résultante du magnétisme terrestre est presque verticale, la force perturbatrice devienne insensible, surtout si l’aurore a quelque tendance, comme au port Bowen, à se montrer simultanément sur tous les points de l’horizon. Généraliser dans de telles circonstances, appliquer au 49e degré de latitude ce qu’on a observé sous le 73e, c’est évidemment bâtir sur le sable.

J’irai plus loin, maintenant, et j’établirai, je crois, sans beaucoup de peine, que les observations de Foster ne prouvent pas qu’il y ait au nord, durant les aurores boréales, de moindres dérangements de l’aiguille aimantée qu’à Paris.

À Paris, des changements accidentels de direction de