Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/591

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naissance. On a compté, je présume, sur les embarras de cette position. On a pensé que si je repoussais ces arguments de la critique, je ne pourrais pas, du moins, sous peine d’ingratitude, me dispenser de souscrire aux décisions d’une compagnie qui m’a donné de telles marques de bienveillance ; mais, je m’empresse de le dire, on s’est complètement trompé. Je me croirais vraiment indigne de toutes les faveurs dont j’ai été l’objet, si dans une question de science je faisais, en aucune manière, la part des considérations personnelles ; si j’examinais d’où émanent les arguments plutôt que ce qu’ils valent, si surtout je cédais à des décisions dénuées de preuves. Comment n’a-t-on pas songé qu’en devenant membre de la Société royale, j’avais dû me pénétrer de sa propre devise : Nullius in verba. J’aborde donc franchement cette partie du Mémoire dans laquelle, à l’abri des imposantes autorités dont il s’enveloppait, mon savant critique se croyait inattaquable.

À mon avis, la Société royale n’a fait qu’un acte de la plus haute justice, en couronnant le Mémoire de M. Foster. La multitude d’observations que cet infatigable navigateur a recueillies, les difficultés dont elles étaient entourées, la petite distance qui séparait les diverses stations du pôle magnétique, font de ce travail une des plus précieuses acquisitions dont la science se soit enrichie depuis longtemps. On ne demandera pas, j’espère, une déclaration plus franche, plus explicite. Examinons maintenant à quel point elle a compromis ma cause.

Je suppose pour un instant que les aurores boréales, comme l’annonce M. Foster, n’aient aucune influence sur