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l’égard des conséquences que les observations m’ont paru autoriser, soit en ce qui concerne la direction peu saine que j’ai donnée à l’ensemble du travail. Je reprends, après cette courte digression, l’examen du Mémoire de mon célèbre critique.

Il avait sans doute un vague pressentiment de la faiblesse des objections que j’ai combattues, car il cherche à la fin de son écrit à trancher par des autorités la difficulté qui nous divise. Suivant lui, les physiciens, de quelque pays qu’ils soient, ne peuvent plus admettre une action des aurores boréales sur les aiguilles aimantées, depuis que la Société royale de Londres a décerné, en 1827, la médaille de Copley au lieutenant Foster ; depuis surtout que M. Davies Gilbert, successeur de sir Humphry Davy dans la présidence de la Société royale, a rangé au nombre des plus importants résultats obtenus par l’habile navigateur dont je viens de parler, la réfutation « d’une prétendue connexion entre les agitations de l’aiguille et les aurores boréales ! » (Voyez le Discours d’ouverture de l’année 1828.)

Personne au monde n’a pour la Société royale une admiration plus sincère que celle dont j’ai toujours fait publiquement profession. Ce sentiment, je l’avais puisé dans la lecture des Transactions philosophiques, longtemps avant que ce corps illustre daignât m’admettre au nombre de ses membres. En m’accordant spontanément, en 1825, la médaille de Copley ; en appelant ainsi l’attention des physiciens sur les phénomènes du magnétisme en mouvement que je venais de découvrir, la Société m’a imposé un devoir bien doux, celui de la plus vive recon-