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sent qu’on n’ait rien vu à Leith ? Je n’énumérerai pas toutes les causes qui peuvent avoir amené ce résultat négatif ; je m’en tiens à l’observation positive du correspondant de M. Hansteen; elle prouve irrévocablement qu’à la fin d’août 1825, mon aiguille n’a pas été mensongère. Puisque me voilà réhabilité comme prophète, je me hasarderai à faire une nouvelle prédiction, et je suis sûr qu’elle se réalisera : j’annonce donc que mon critique s’abstiendra de communiquer mes réponses catégoriques aux lecteurs de son journal, malgré tout le tort qu’il fera ainsi au monopole dont je suis en possession.

Après la critique de mes observations, on s’écrie en passant à celles de MM. Parry et Foster : « Nous voici maintenant arrivé à une période de saines recherches (sound inquiry), à une époque où l’aiguille aimantée et l’aurore boréale étaient observées en même temps, sur le même horizon, et par des hommes qui n’avaient aucune hypothèse à faire prévaloir, etc., etc. »

Je m’abstiens de toute remarque sur les deux mots soulignés ; puisque mon critique a imaginé que mes recherches n’étaient point saines, il a bien fait de le dire ; il aurait mieux fait sans doute de le prouver ; mais je ne suis pas si exigeant. Quand j’ai cité tout ce passage, j’ai voulu seulement qu’on pût mettre ces deux mots en regard des paroles doucereuses par lesquelles on avait débuté. On ne trouvera pas en effet sans étonnement que mon critique promettait, dans les premières lignes de son article, que la discussion serait candide et modérée (candid and moderate discussion) ; mais, comme dit le poëte :

Chassez le naturel, il revient au galop.