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On se flatte d’avoir entièrement renversé (entirely overturn) mes conclusions par cette remarque qu’à dix heures, le 17 août, pendant que l’aurore était visible à Leith, l’aiguille de Paris occupait sa position habituelle ; mais on combat ici un fantôme. J’ai dit et je maintiens qu’une forte aurore boréale amène toujours ou presque toujours une déviation accidentelle dans l’aiguille horizontale de Paris ; mais je n’ai jamais soutenu qu’il y ait dérangement pendant tout le temps que dure l’aurore. Les perturbations que ce phénomène occasionne étant tantôt orientales et tantôt occidentales, il est évident, au contraire, qu’en passant d’une de ces positions à l’autre, l’aiguille se trouve dans sa direction habituelle, et que l’observateur qui l’examinerait seulement alors, ne soupçonnerait pas l’existence d’une cause perturbatrice. J’imagine que mon critique daignera nous dire si cette simple remarque n’overturn pas sa foudroyante objection.

Passons maintenant aux prédictions qui ne se sont pas réalisées. J’avais annoncé que, d’après les indications de mon aiguille, on aurait dû voir au nord des aurores boréales, dans la nuit du 21 août 1825, dans la matinée du 22, pendant la nuit du 26 et particulièrement durant celle du 29. Mon critique a consulté l’observateur de Leith, et il déclare que, le 21 août, quoiqu’il fît beau, et surtout le 26, il n’y eut pas d’aurore boréale. Le 29, le ciel n’était point favorable ; ainsi de compte fait, trois de mes prédictions se sont trouvées fausses. Que deviendront, s’écrie-t-on, en présence de ces faits, les conclusions balayantes (sweeping conclusions) de M. Arago ?

Ces conclusions ne courront pas de grands risques