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raient pas pour décider la question de l’influence des aurores ; les observations journalières détaillées sont ici indispensables. Si ces observations sont publiées, comme je le désire, ce ne pourra être ni dans les Annales ni dans tout autre journal scientifique ;"les principes de la géométrie y mettraient, comme on voit, un obstacle insurmontable ; une publication spéciale faite par le gouvernement pourrait seule donner satisfaction à mon critique ; j’ai trop fait d’observations pour qu’on les publie toutes intégralement : tel est mon crime.

J’avais pensé qu’en donnant, chaque année, avec le résumé météorologique, l’indication des jours où, d’après les dérangements de l’aiguille aimantée, je pouvais supposer qu’il y aurait eu quelque part une apparition d’aurore boréale, j’exciterais les personnes qui observent ces phénomènes à publier leurs remarques. Ces prédictions, mon critique ne manque jamais de les qualifier ainsi, n’ont pas eu son assentiment ; il trouve mauvais que j’en aie le monopole (predictions wich he now monopolize). « Le devoir de l’auteur, dit-il (his duty), est de publier les observations sans délai. » Le devoir s’entend, dans ce monde, de bien des manières, et plus d’une fois déjà il m’est arrivé d’être sur ce point en désaccord complet avec le critique ; aussi, malgré la sentence émanée de son tribunal, je prendrai la liberté de ne soumettre mes observations au public, soit en totalité, soit par parties, qu’à l’instant où elle me sembleront dignes de lui être offertes. Pour ce qui est du monopole dont je me suis emparé (celui de discuter moi-même les observations que je fais), je me flatte qu’on voudra bien l’excepter de l’anathème général