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blâme[1] ; l’italique décide péremptoirement que les expressions, que les phrases sont sorties de ma bouche. Il serait sans doute fâcheux que de tels principes de critique littéraire fissent des prosélytes ; mais la passion n’y regardera jamais de si près ; elle se livre à une réfutation vigoureuse d’expériences, non publiées encore, et qui ne sont connues imparfaitement que par les confidences de leur auteur. J’abandonne ces remarques avec confiance à la méditation des savants, et je passe sans autre préambule à l’examen du fond de la question.

Mon critique trouve fort étrange que je n’aie pas publié régulièrement dans les Annales de chimie et de physique, les observations magnétiques de Paris. J’espère, sur ce point, qu’il reconnaîtra la justesse de ma réponse ; elle sera puisée, en effet, dans cet axiome que le contenu doit être plus petit que le contenant. Les Annales forment chaque année trois petits volumes in-8°, tandis que les observations magnétiques annuelles faites à l’Observatoire rempliraient un gros volume in-folio ! Il est d’ailleurs de toute évidence que les moyennes mensuelles ne suffi-

  1. On me fait dire que les prédictions d’aurores boréales déduites des mouvements de l’aiguille se sont toujours trouvées exactes. L’italique n’a pas été ici une marque suffisante de réprobation : le mot always est imprimé en très-gros caractères. Or, au moment où mon critique, le savant secrétaire de la Société royale d’Edinburgh, insistait sur le mot toujours, il avait sous les yeux un écrit où M. Hansteen me reprochait, au contraire, d’avoir admis que tous les dérangements ne provenaient peut-être pas d’aurores boréales. Il avait aussi pu lire que plusieurs de mes annonces ne s’étaient pas encore réalisées, et qu’aussitôt qu’on aurait publié les voyages des capitaines Parry et Franklin, je ferais connaître les résultats, quels qu’ils fussent : c’était bien la peine, en présence de tous ces documents, d’écrire always en gros caractères.