Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ovale de la dimension d’un œuf de poule, près de la muraille le long de la planche, qui avait un enduit de vernis, comme c’est l’ordinaire dans notre ville. La balle courait vers la porte avec la vitesse d’une souris : là, éclatant de nouveau, elle sauta sur la rampe de l’escalier conduisant au rez-de-chaussée, et disparut sans traces de destruction, comme elle était venue. »

§ 4.

Voici une description d’un tonnerre en boule que j’ai reçue de M. Hapouèle, propriétaire instruit du département de la Moselle :

« Vers les deux heures d’une journée de l’été de 1837, que je ne puis préciser, j’étais devant la porte de mes écuries, abritée par un avant-toit, ayant devant moi, à une certaine distance, une maison d’habitation dont la porte était ouverte. Entre ce bâtiment et la place que j’occupais, il y avait une vaste mare de fumier.

« Tout à coup, et par un épouvantable éclat de tonnerre, je vis descendre, dans une direction un peu oblique et vers le milieu du tas de fumier, à 12 mètres de moi, une boule lumineuse de la grosseur d’une belle orange. Je croyais la voir pénétrer dans le fumier ; mais, arrivée à un mètre de distance, elle prit une direction parfaitement horizontale parallèle au sol et vers la porte qui venait d’être fermée à l’instant par ma femme.

« Arrivée à 15 mètres de la maison, la boule électrique, reprenant la même obliquité qu’elle avait en descendant, remonta vers les nuages en passant à un demi-mètre de