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ciel, et j’aperçus des rayons d’une lumière blanche et vacillante qui s’élevaient de tous les points de l’horizon vers le pôle de l’aiguille d’inclinaison où ils formaient une coupole légère et blanchâtre, semblable à celle que présentent, la nuit, les brillantes aurores boréales. Les rayons étaient tremblotants depuis l’horizon jusqu’à leur point de réunion.

« Cette aurore fut observée par trois différentes personnes, qui marquèrent chacune séparément le point vers lequel les rayons convergeaient[1]. »

L’influence manifeste que les aurores exercent sur la déclinaison de l’aiguille aimantée, m’a semblé un moyen de décider si le phénomène dont on vient de lire la description était bien réellement une aurore boréale de jour. J’ai donc pris, dans les archives du Bureau des Longitudes, les observations de variations diurnes qui se faisaient à l’Observatoire sous la direction de M. Cassini, et j’en ai déduit les résultats que voici :

État moyen de l’aiguille entre le 18 et le 30 mai 1788.

Ordinairement les observations faites à une heure déterminée, dans la même quinzaine, ne présentent guère entre elles que des discordances de 2 ou 3’. Les résultats

  1. Ce Mémoire de Ussher se trouve tome ii, p. 189 des Transactions de l’Académie d’Irlande. Peut-être dois-je remarquer ici que la table des matières n’en fait pas mention, et qu’il manque même dans certains exemplaires de ces Transactions, par exemple dans celui de la bibliothèque de l’Observatoire de Paris.