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Cette apparence dura plus de vingt minutes ; elle s’affaiblit ensuite graduellement et fit place à des vapeurs légères dispersées çà et là, lesquelles, au coucher du soleil, se répandirent sur tout le firmament. La nuit suivante je ne parvins pas à découvrir la plus légère trace d’aurore boréale. »

Le catalogue détaillé d’aurores boréales que Mairan a publié dans la dernière édition de son Traité ne renferme aucune observation faite de jour. « Les grandes aurores boréales, dit ce savant académicien, commencent ordinairement de bonne heure, peu de temps après la fin du crépuscule, et quelquefois auparavant. » « Jamais, que je sache, ajoute-t-il ailleurs, ce phénomène ne commence le matin, après minuit, quand les nuits sont un peu longues. »

En parcourant le tome ii des Mémoires de l’Académie d’Irlande, j’ai trouvé une observation du docteur Henry Ussher, membre des Sociétés royales de Londres et de Dublin, qui tombe si peu dans les limites indiquées par Mairan, qu’elle a été faite de jour et tout près de l’heure de midi. Voici la traduction littérale de la note du savant irlandais :

« Dans la nuit du samedi 24 mai 1788, j’ai aperçu (à Dublin) une brillante aurore boréale : ses rayons lumineux se réunissaient, comme d’habitude, au pôle de l’aiguille d’inclinaison. J’ai toujours remarqué que les aurores boréales rendent les étoiles singulièrement ondulantes dans le télescope. Le lendemain matin (25), vers onze heures, ayant trouvé que les astres oscillaient beaucoup dans ma lunette, j’examinai attentivement l’état du