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CHAPITRE IX.
sur les aurores boréales qui se montrent en plein jour.

Les apparitions bien constatées d’aurores boréales de jour sont trop peu nombreuses pour je puisse me dispenser de traduire la description d’un de ces phénomènes que je trouve dans le tome v des Transactions de la Société royale d’Edinburgh. L’observation est du révérend Patrick Graham. Elle fut faite à Aberfoyle, dans le Perthshire.

« Le 10 février 1799, vers trois heures et demie du soir, le soleil était encore éloigné de son coucher de plus d’une heure, et il brillait faiblement à travers une atmosphère couleur de plomb, lorsque j’aperçus un halo autour de l’astre. Pendant que j’observais ce phénomène, l’hémisphère visible fut envahi en totalité par ce qui me parut, au premier aspect, une vapeur légère et pâle. Cette vapeur était disposée en bandes longitudinales (streaks) s’élevant de l’ouest et s’étendant vers l’est en passant par le zénith. En étudiant cette apparence plus attentivement, je reconnus qu’elle provenait d’une véritable aurore boréale ; j’aperçus, en effet, les divers phénomènes qui caractérisent le météore quand on l’observe de nuit, si ce n’est qu’il était pâle et sans couleur. Les jets de matière électrique s’élançaient très-visiblement d’un nuage situé à l’ouest, éprouvaient une certaine diffusion, convergeaient vers le zénith, et divergeaient au delà vers tous les points de l’horizon. Les corruscations étaient aussi instantanées et aussi distinctement perceptibles que pendant la nuit.