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qu’on pourra essayer de découvrir comment le premier de ces phénomènes modifie le second.

On manque jusqu’à ce jour d’un nombre suffisant d’observations de variations, parce que le prix des boussoles est assez élevé, et parce que les observations des variations diurnes sont très-assujettissantes. Heureusement M. le maréchal duc de Raguse, qui ne croit pas déroger en consacrant ses loisirs à l’étude des sciences, a bien voulu ne point apercevoir ces obstacles. Par ses soins, une excellente boussole de l’artiste Gambey a été placée depuis quelques mois à Châtillon-sur-Seine, en Bourgogne ; en l’absence de M. le maréchal, les observations sont faites par un jeune homme intelligent et instruit, auquel est également confiée la surveillance de quelques-uns des beaux établissements d’agriculture qu’on admire aux alentours du château de Châtillon. Ces observations nous sont régulièrement communiquées, et elles seront rapprochées avec utilité de celles que nous faisons à Paris.

La marche de l’aiguille aimantée, dans la matinée du 31 octobre 1818, n’offrit rien de remarquable ; mais à partir de midi, la déclinaison augmenta plus que de coutume : à une heure, elle surpassait celle des jours précédents de 12’ environ ; à cinq heures et demie, l’excès de déclinaison était encore de 7’. Après ce temps, l’aiguille rétrograda brusquement vers l’est, et de telle sorte qu’à huit heures la déclinaison était plus faible que la moyenne de toutes celles qu’on avait observées à la même heure durant le reste du mois, de près de 9’. On voit que les déplacements accidentels de l’aiguille, le 31 octobre, ont