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théorie qui ne repose pas sur des faits déjà constatés n’a aucune valeur scientifique.

Ussher remarquait (Transactions d’Irlande, t. ii, p. 191) que la période d’environ quarante années signalée par Mairan, et pendant laquelle il y eut très-peu d’aurores, correspond par son milieu (1661) à l’époque où la déclinaison de l’aiguille aimantée était nulle en Angleterre et en France.

En 1788, Ussher déduisait la connexion de l’aurore et du magnétisme terrestre de la position de la coupole, et plus encore de celle de l’arc. « Le point le plus élevé de cet arc, disait-il, est toujours dans le méridien magnétique. »

Pour ma part, j’ai publié en décembre 1817 (Annales de chimie et de physique, 2e série, t. vi, p. 443), la note suivante : « Le 6 février, vers les six heures après midi, on a vu à Paris une très-belle aurore boréale. Nous nous sommes assuré, par des observations directes, que le point culminant de l’arc lumineux était exactement placé, dans le méridien magnétique. »

Dans le cahier de janvier 1819 des Annales de chimie et de physique, t. x, p. 119, j’ajoutai les détails suivants que je dois transcrire ici :

« Les académiciens de Pétersbourg ont plusieurs fois annoncé que, dans cette ville, la déclinaison ne varie ni du matin au soir, ni du jour au lendemain, ni même d’une année à l’autre. Malgré la confiance que les noms d’Euler, de Krafft, etc., peuvent inspirer, une anomalie aussi extraordinaire doit-elle être admise, tant qu’elle ne se fondera pas sur des observations nombreuses et faites avec des instruments très-précis.