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LE TONNERRE.

entre les deux premiers piliers de la grande nef, une flamme d’un rouge assez ardent qui se soutenait en l’air à trois pieds (un mètre) du pavé de l’église. Cette flamme s’éleva ensuite à la hauteur de douze à quinze pieds (4 à 5 mètres) en augmentant de volume. Après avoir parcouru quelques toises en continuant de s’élever en diagonale, à la hauteur à peu près du buffet de l’orgue, elle finit, en se dilatant, par un bruit semblable à celui d’un canon que l’on aurait tiré dans l’église même. » (Histoire naturelle de l’air et des météores, t. VIII, p. 291.)

§ 2.

M. Cusarens m’écrit que, pendant un violent orage qui éclata dans le mois de septembre 1823, il vit un tonnerre en boule aller frapper un arbre et produire les phénomènes ordinaires de la foudre, sans oublier l’odeur qui accompagne ordinairement les explosions du météore.

§ 3.

M. Steinmein, dans une lettre qu’il m’a adressée, me communique une observation, faite à Altona en 1826, d’un coup de tonnerre en boule. Voici sa relation :

« C’était, je crois, en 1826 qu’un coup de foudre éclata sur la maison d’un de mes amis et collègues, à Altona, où je pratiquais alors la médecine; la maison est située sur une hauteur d’environ 30 à 40 mètres au-dessus du niveau de l’Elbe. Mon ami, le docteur Van der Smissen, se promenait dans son salon, lorsqu’un coup de foudre se fit entendre ; au moment même, une masse ignée apparut sur le plancher de la chambre, courut en forme de balle