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rend la respiration difficile. » (Philos. Magazine, mars 1826, p. 178.)

Voici maintenant les observations qui sont pour le doute ou la négative.

Gmelin (l’ancien, le botaniste) dit, dans son Voyage en Sibérie, tome ii, p. 31, traduit par Keralio, « que les aurores boréales pétillent, mais ce n’est pas lui qui a entendu le bruit ; il affirme cela seulement, d’après ce que lui avaient dit les habitants de Yénisseisk, en Sibérie. » Suivant ces habitants, « les chasseurs de renards assurent que les aurores boréales font un bruit semblable à celui d’un feu d’artifice si terrible, que leurs chiens, saisis d’effroi, tombaient parterre, et qu’il était impossible de les faire bouger avant que ce bruit fût fini. »

Patrin doute de l’authenticité de ce récit ; il ajoute qu’on ne chasse point en Sibérie aux renards avec des chiens (et surtout pendant la nuit), on ne fait que leur tendre des piéges. Patrin dit que Pallas, qui avait voyagé pendant six ans en Sibérie, ne parlait du passage de Gmelin que nous avons rapporté qu’en plaisantant.

Durant neuf hivers, passés dans diverses contrées de la Sibérie, Patrin a vu de très-belles aurores boréales : elles n’ont jamais fait aucun bruit. Cet auteur rapporte que, « ni l’évêque Eggede, qui a vécu quinze ans dans le Groënland, dont il a donné l’histoire naturelle et la météorologie ; ni le pasteur Horrebow, qui a décrit cent seize aurores boréales qu’il a observées en Islande, ne font la plus petite mention de ces bruits, de ces pétillements » (Bibliothèque britannique, tome xlv, p. 89 et suiv.)

« Il est impossible d’observer les apparitions soudaines