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rien autre chose si ce n’est que le phénomène est placé symétriquement par rapport à l’axe magnétique du globe. Quant au genre de déplacement que le centre de la coupole éprouve pour chaque changement de position de l’observateur, il ne saurait s’expliquer par un jeu de parallaxes. Ce déplacement est tel qu’un observateur qui marche de Paris vers le pôle magnétique nord, voit le centre de la coupole, situé au sud de son zénith, s’élever de plus en plus au-dessus de l’horizon ; or c’est précisément le contraire qui arriverait si la coupole était un point rayonnant et non un simple effet de perspective.

Dès qu’on a établi que dans les aurores boréales une de leurs parties est une pure illusion, on ne voit pas pourquoi l’on adopterait d’emblée que l’arc lumineux de Paris est celui qui sera aperçu de Strasbourg, de Munich, de Vienne, etc. ! Conçoit-on quel grand pas aurait fait la théorie de ces mystérieux phénomènes, s’il était établi que chaque observateur voit son aurore boréale comme chacun voit son arc-en-ciel ? Ne serait-ce pas d’ailleurs quelque chose que de débarrasser nos catalogues météorologiques d’une multitude de déterminations de hauteur qui n’auraient plus aucun fondement réel, bien qu’on les doive aux Mairan, aux Halley, aux Krafft, aux Cavendish, aux Dalton.

Avant de terminer un chapitre dans lequel il a été si souvent question de la hauteur absolue de la matière au milieu de laquelle l’aurore boréale s’engendre, je ne dois pas oublier de rappeler qu’une fois le capitaine Parry crut voir des jets lumineux, provenant d’une aurore, se projeter sur une montagne peu éloignée de son bâtiment.