Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/562

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE V.
sur la détermination de la hauteur de l’arc des aurons boréales.

Dans nos climats, quand une aurore boréale est complète, quand une partie de sa lumière dessine dans l’espace un arc bien tranché, bien défini, le point culminant de cet arc est dans le méridien magnétique, et ses deux points d’intersection apparents avec l’horizon sont à des distances angulaires égales du même méridien.

Lorsqu’il jaillit des colonnes lumineuses des diverses régions de l’arc, leur point d’intersection, celui que certains météorologistes ont appelé le centre de la coupole, se trouve dans le méridien magnétique, et précisément sur le prolongement de l’aiguille d’inclinaison.

Il est très-important de répéter partout ce genre d’observations, moins pour établir entre les aurores boréales et le magnétisme terrestre une connexion générale dont personne ne peut douter aujourd’hui, qu’à raison des lumières qu’il doit répandre sur la nature intime du phénomène, et sur les méthodes géométriques d’après lesquelles on a quelquefois déterminé sa hauteur absolue.

Ces méthodes, fondées sur des combinaisons de parallaxes, supposent que partout on voit le même arc, je veux dire les mêmes molécules matérielles amenées par des causes inconnues à l’état rayonnant ! Si je ne me trompe, cette hypothèse, quand elle sera examinée avec le scrupule convenable, soulèvera plus d’un doute sérieux.

L’orientation magnétique de l’arc de l’aurore ne prouve