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sif ; qu’il se dissipa comme il était né, je veux dire tout à coup, mais après avoir acquis un grand volume.

À ce dernier moment, Maffei sentit derrière son épaule, de bas en haut, un chatouillement particulier ; des platras détachés de la voûte de la salle tombèrent sur sa tête ; enfin, il entendit un craquement, un bruit, qui était différent, toutefois, du roulement habituel de la foudre.

Refuse-t-on de ranger le météore lumineux et l’explosion de Fosdinovo parmi les phénomènes de la foudre ? Maffei dira, dans une lettre à Apostolo Zeno, que le 26 juillet 1731 le coup de foudre qui se manifesta à Casalaone par un bruit comparable à celui d’une canonnade, qui frappa la tour principale, qui en détacha l’écusson portant les armes de la ville, qui fit tomber aussi un certain nombre de moulures en pierres, etc., avait été précédé, sur la place, de l’apparition d’un grand feu (gran fuoco() à une très-petite distance du sol. Ce fait n’avait pas eu pour témoin un homme de science connu : il n’était appuyé que du témoignage des habitants de la place de Casalaone. Maffei n’a donc garde d’oublier que l’abbé Girolamo Lioni da Ceneda dit avoir vu lui-même, près de Venise, à deux coudées de terre, une flamme d’une extrême vivacité s’élever, disparaître, et qu’immédiatement après on entendit un bruit épouvantable.

Passons à une observation de l’auteur de l’Histoire naturelle de l’air et des météores, qui n’est pas moins circonstanciée que celle de Maffei :

« Le 2 juillet 1750, me trouvant à trois heures après midi, pendant un orage, dans l’église Saint-Michel de Dijon, je vis tout à coup, dit l’abbé Richard, paraître