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CHAPITRE III.
des aurores boréales observées dans le nord.

Nulle part les aurores boréales ne se montrent aussi fréquemment et avec autant de magnificence que dans les régions où ont hiverné les laborieux et zélés observateurs de l’expédition d’Islande.

Nous sommes heureux de dire que plusieurs de nos jeunes voyageurs ont étudié ce mystérieux phénomène avec une constance exemplaire et en mettant à profit les moyens d’observation les plus subtils de l’astronomie, de la géodésie, de la physique.

En montrant historiquement que ces recherches ont donné la preuve de la persistance du phénomène, nous aurons témoigné de l’intérêt qu’elles nous ont inspiré ; elles nous ont permis de regarder en arrière et de mesurer l’espace que la science a franchi.

Pendant 206 jours (de septembre 1828 à avril 1839) passés à Bossekop, sur la côte de West-Finmark, par 70° de latitude boréale, il a été observé 143 aurores boréales, parmi lesquelles il s’en est trouvé 64 pendant la nuit de 70 journées qui règne dans ces régions. Nous emprunterons quelques traits, en abrégeant son récit, à la description qu’a faite M. Lottin des magnifiques phénomènes qu’il lui a été donné d’observer.

Le soir, entre quatre et huit heures, la brume légère qui règne presque habituellement au nord, à la hauteur de 4 à 6°, se colore à sa partie supérieure, ou plutôt se frange des lueurs de l’aurore qui existe derrière. Cette