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comme les halos, les couronnes, les parhélies, etc., un simple phénomène de lumière, elle semble se lier aux forces magnétiques du globe terrestre. Ces forces étant variables, au moins de position, il y a lieu de se demander si l’aurore boréale a toujours existé, si tous les siècles l’ont vue avec les mêmes formes, le même éclat, les mêmes couleurs, dans les mêmes régions de l’espace, etc. Nous examinerons successivement le phénomène sous ses divers aspects.

CHAPITRE II.
les aurores boréales étaient connues des anciens.

Pline veut évidemment désigner deux aurores boréales quand il parle en ces termes de deux phénomènes lumineux extraordinaires qui sont venus dissiper les ténèbres de la nuit. « On a vu pendant la nuit, écrit le célèbre naturaliste, sous le consulat de C. Cœecilius et Cn. Papirius (an de Rome 641), et d’autres fois encore, une lumière se répandre dans le ciel, de sorte qu’une espèce de jour remplaçait les ténèbres.

Un bouclier ardent, jetant des étincelles, a traversé le ciel de l’occident à l’orient, au moment du coucher du soleil, sous le consulat de L. Valérius et de C. Marius (an de Rome 654.). » (Pline, liv. ii, chap. xxxiii et xxxiv.)

D’après un travail très-savant dû à M. Édouard Biot, la première mention positive d’aurore boréale, dans les textes chinois, remonte à l’an 208 avant notre ère, (Comptes-rendus de l’Académie, t. xix, p. 829.)