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AURORES BORÉALES[1]


CHAPITRE PREMIER.
définition des aurores boréales.

Le but final de la météorologie est, pour le commun des hommes, la prédiction du temps qu’il fera. Envisagée de ce point de vue, la science ne compte encore que des essais avortés ou sans avenir. Sous d’autres rapports, ses progrès, au contraire, ont été certains, rapides, éclatants. Pour justifier cette assertion, il nous suffira de citer les questions relatives à l’électricité, au magnétisme, et voilà qu’aujourd’hui on peut dire que la simple observation d’une aiguille aimantée, librement suspendue, indique que dans les régions lointaines il se passe un magnifique phénomène aussi digne de l’attention du plus savant physicien que de l’admiration du plus humble spectateur.

Au commencement du xviie siècle, Gassendi donna le nom d’aurore boréale à un phénomène qui, dans nos climats, fait ordinairement son apparition vers le nord, et dont la naissance se manifeste, près de l’horizon, par des lueurs analogues à celles du crépuscule.

L’aurore boréale n’est pas, comme l’arc-en-ciel,

  1. Œuvre posthume.