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LE TONNERRE.

CHAPITRE VII
éclairs en boule.

Lorsqu’en 1837, je fus amené, en rédigeant pour l’annuaire du bureau des Longitudes une Notice sur la foudre, à signaler les éclairs ou tonnerres en boule, si remarquables en outre par la lenteur de leur mouvement, je ne pouvais citer à l’appui de cette distinction qu’un très-petit nombre de cas bien constatés, et qui sont réunis dans le chapitre précédent. Depuis, les choses ont bien changé, l’attention ayant été appelée sur cette forme extraordinaire du météore : j’ai reçu des relations circonstanciées entre lesquelles je n’éprouverai plus que l’embarras du choix.

Rappelons d’abord trois faits déjà cités en 1837 et qui, en y réfléchissant, me semblent pouvoir être rangés dans la classe des phénomènes dont il doit être question dans ce chapitre.

§ 1er.

Dans une lettre à Vallisnieri, en date du 10 septembre 1713, Maffei rapporte, en effet, que s’étant arrêté peu de temps auparavant au château de Fosdinovo, sur le territoire de Massa-Carara, pendant un orage et une pluie en quelque sorte diluviale, il fut reçu par la maîtresse du château dans une salle du rez-de-chaussée ; que, là, lui et le marquis de Malaspina virent subitement apparaître à la surface du pavé, un feu (un fuoco) très-vif, d’une lumière en partie blanche et en partie azurée ; que ce feu semblait fortement agité, mais sans mouvement progres-