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CHAPITRE XVII.
des variations d’intensité magnétique avec la hauteur.

Les voyages aérostatiques de Biot et Gay-Lussac, exécutés jadis sous les auspices de l’Académie, étaient en grande partie destinés à l’examen de cette question capitale : la force magnétique qui, à la surface de la terre, dirige l’aiguille aimantée vers le nord, a-t-elle exactement la même intensité à quelque hauteur que l’on s’élève ?

Les observations de nos deux confrères, celles de Humboldt faites dans les pays de montagnes ; les observations encore plus anciennes de Saussure, semblèrent toutes montrer qu’aux plus grandes hauteurs qu’il soit donné à l’homme d’atteindre, le décroissement de la force magnétique est encore inappréciable.

Cette conclusion a été contredite récemment. On a remarqué que dans le voyage de Gay-Lussac, par exemple, le thermomètre qui, à terre, au moment du départ, marquait + 31° centigrades, s’était abaissé jusqu’à — 9° dans la région aérienne où notre confrère fit osciller une seconde fois son aiguille ; or il est aujourd’hui parfaitement établi, qu’en un même lieu, sous l’action d’une même force, une même aiguille oscille d’autant plus vite que la température est moindre. Ainsi il résulte des recherches de M. Kupffer sur cette question, qu’une même aiguille d’acier fondu, de forme cylindrique, de 0m.057 de longueur et de 2gr.395 de poids, emploie pour accomplir 300 oscillations une durée de