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lations accomplies dans un temps déterminé. Mais, si l’on observe à deux époques différentes, il est nécessaire que dans l’intervalle la dose du magnétisme de l’aiguille n’ait pas changé. Dans la séance du 16 novembre 1825, j’ai indiqué au Bureau des longitudes un moyen de s’assurer de cette invariabilité par la comparaison du magnétisme de l’aiguille à la pesanteur.

Le procédé que j’ai imaginé se fonde sur la propriété dont une aiguille aimantée jouit, quand elle est placée dans le voisinage d’un plateau métallique tournant sur lui-même, d’être entraînée avec d’autant plus de force que son magnétisme est plus intense. En faisant l’expérience dans un plan perpendiculaire à la direction de l’aiguille d’inclinaison, on se rendra indépendant de l’action du magnétisme terrestre ; alors les petits contre-poids dont chacune des extrémités de l’aiguille devra être chargée pour que le plateau, tournant avec une certaine vitesse, la dévie de 10°, de 20°, de 30°, etc., donneront la mesure de l’intensité magnétique des pôles. Si l’on croyait devoir admettre que la science a des moyens de reproduire à volonté du fer doué exactement des mêmes propriétés, on pourrait substituer la déviation angulaire produite par une certaine masse de métal, à celle qu’occasionne le mouvement de rotation du plateau. Quoi qu’il en soit, une aiguille éprouvée préalablement par ce dernier procédé deviendra, comme on voit, un excellent moyen d’apprécier les changements périodiques ou séculaires auxquels le magnétisme de notre globe pourrait être sujet.