Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

§ 15.

Aux masses globulaires lumineuses parfaitement définies sur toute la circonférence, je puis faire succéder la citation de celles qui, laissant le long de leur chemin des parcelles enflammées, ont quelque ressemblance avec les fusées de nos feux d’artifice.

Ainsi, Schübler, dont le nom est si bien connu des météorologistes, fait mention d’éclairs, observés par lui-même, qui offraient l’apparence d’un courant de feu gros comme le bras, terminé par une boule plus large et plus brillante.

Kaemtz, m’assure-t’-on, a vu diverses fois le même phénomène[1].

§ 16.

Les citations qui précèdent appartiennent toutes à des phénomènes observés en plein air. Elles pourraient être beaucoup plus nombreuses si je suivais la foudre dans les édifices, car c’est alors qu’on la voit prendre plus ordinairement la forme d’un globe de lumière ; je me bornerai toutefois à quelques faits dont l’authenticité ne paraît pas douteuse.

Peu de temps après l’entrée de Philippe V à Madrid, la foudre tomba sur le palais. Les personnes réunies en ce moment dans la chapelle royale, y virent entrer deux boules de feu. L’une de ces boules se subdivisa en plu-

  1. Le professeur Muncke rapporte qu’un éclair descendant verticalement, qui paraissait avoir une soixantaine de mètres de long, transforma sous ses yeux en un grand nombre de petites boules.